LIBRAIRIE JEAN-LOUIS ETIENNE

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Catalogue mars 2007 : hommage à Thomas Owen

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Propos de Irène Stecyk, Désiré Roegiest, Christian Chelman et Jean-Louis Etienne

Couverture illustrée de Désiré Roegiest

Tirage de 30 exemplaires vur Vergé crème 100 gr enrichi d'une photo de l'auteur par Jean-Marie Vandyck

Je ne sais si c'est parce que j'avais lu une grande partie de son œuvre et en particulier ses contes fantastiques, mais Thomas Owen, rencontré en 1982, à l'occasion de la réédition du Livre interdit  aux Éditions du Cri, me sembla lui-même un monsieur étrange, avec un regard étrange dans un étrange visage. Un visage qui gardait le souvenir de l'incroyable, de l'inouï, du fantasme dans toute sa splendeur. Il était pourtant un homme affable, accueillant et, cela me frappa d'emblée, singulièrement modeste. 

Irène Stecyck (extrait de Rencontre avec Thomas Owen)

Ce soir-là, nous soupions chez le Grand Malicieux. Auteur fameux de contes et nouvelles fantastiques, amateur d'art éclairé, collectionneur d'objets étranges et homme d'affaire accompli, certaines circonstances l'avaient placé au-delà de tout besoin, et son grand âge n'avait pas éteint la lueur espiègle qui luisait au fond de ses prunelles.

Nous terminions sur un vieux rhum des Antilles, un succulent repas d'automne, au centre duquel le canard aux pommes-cannelle, accompagné d'un Grand Corbin David 1966, avait constitué la pièce maîtresse, quand un vacarme dans la pièce d'à côté nous fit tous sursauter.

 

Christian Chelman (extrait de La Maison de poupée, hommage à Thomas Owen)

 

Ce jour-là, c'était en 1994, nous étions au restaurant en compagnie de quelques autres. Le repas était terminé et sur l'assiette d'Owen restait un beau morceau de steak. « Tu as un chien, n'est-ce-pas ? » me dit-il et, sans attendre ma réponse, il appelait le garçon : « Monsieur, emballez-moi ça, s.v.p., j'ai un vieux papa à nourrir qui m'attend à la maison ».

C'était au Zoute cette fois, où se tenait une exposition de Bogaert, que nous nous étions retrouvés autour d'une table. Il y avait aussi un galeriste qui portait perruque. Ce dernier, à un certain moment, s'était baissé pour ramasser la serviette qu'il avait laissé tomber. Ce faisant, sa perruque lui avait faussé compagnie… Alors, Owen superbement narquois : « S'il y a un cheveu dans la soupe, on saura d'où il vient ! »

Lors de l'un de nos derniers repas pris ensemble, au « Ça m'dit », la gentille Mireille Dabée, qui était des nôtres, avait tenu à nous photographier côte à côte. Or, il est une chose que je partageais avec Owen : la calvitie. Et là, malgré ses quelque 89 ans, il a montré qu'il avait toujours l'esprit alerte : « Ça va ressembler à une paire de fesses ».

 

Désiré Roegiest (extrait de Je me souviens de Thomas Owen)

 

 



01/07/2007
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